Après les déboires juridiques de leur survival-horror asynchrone Friday The 13th, les forçant à l’abandonner, le studio Illfonic s’attaque aujourd’hui à un autre monstre sacré du cinéma d’horreur, le bien nommé Predator. Toujours dans l’attente d’un vrai film, et après quelque maigre apparition en guest dans d’autres jeux (Mortal Kombat, Ghost Recon), cet expert de la traque n’a pas eu d’oeuvre vidéoludique depuis Alien Vs Predator en 2010, serait-ce l’heure de la sacralisation ?
“J’ai La Pétoche, Poncho”
A l’instar de leur précédent jeu mutli, Predator Hunting Ground opposera une équipe de 4 joueurs à un seul et unique adversaire (bon vous avez l’IA, mais elle est assez anecdotique). A ma droite, 4 commandos surentrainés et surtout suréquipés, à ma gauche, un Predator extraterrestre, équipé d’une tripotée de technologie alien, en quête de crânes et vertèbres en guise de trophée. Pour peu que vous connaissiez l’univers, vous connaissez le rapport de force, bien mal vous en a pris.
Pour rester dans la comparaison avec le titre mettant en scène le tueur au masque de hockey, le jeu profite d’un vrai gap graphique et l’on sent que le studio a profité de ce nouveau projet pour repartir de zéro. Des animations bien mieux détaillées, les environnements et modèles 3D ont gagné en finesse comme en détails, les développeurs continuent de démontrer leur amour du gore, le sang gicle, les corps se démembrent. Malheureusement, bien que plus joli que les autres titres du genre, le tout reste en dessous des productions actuelles, aliasing, framerate dans les choux, affichage tardif des textures, le titre aurait mérité plus d’attention pour ne pas donner l’impression d’être sorti trop tôt. Il est également dommage de ne pas avoir des environnements plus variés, seul la jungle sera votre terrain de jeu. Ce n’est pas comme si le Predator avait également été chasser à Los Angeles dès le second volet de ces aventures sur toile.
“T’as Pas Une Gueule De Porte-Bonheur !”
Du coté du commando, vous aurez un gameplay classico-classique. En escouade de 4, vous vous retrouverez à barboter dans une jungle luxuriante afin de remplir des missions aux objectifs variés (quoique) dans des spots plus habités et bien moins jolie que la jungle, le tout sur 3 maps. Les missions se résumeront à rallier l’objectif, interagir avec l’objectif, protéger l’objectif, passer à l’objectif suivant, 2 ou 3 fois jusqu’à rallier le point d’extraction. Votre progression sera ralentie par des soldats locaux, contrôlés par l’IA, et le Predator dirigé par LE 5ème joueur. Les sensations manette en main ne sont pas folles, les armes n’ont pas de recul, et au final on se retrouve face à un sous-Call Of Duty, mais avec un Predator en face. Vous pensez que c’est là où réside le vrai challenge ? à l’instar de Schwarzy, vous vous imaginiez dans un face à face final contre la menace venue d’ailleurs… mmmh… comment dire…
“S’il peut saigner, on peut le tuer.”
Passons enfin au tour de celui qui donne son nom à notre test du jour, Le Predator ! Qu’on se le dise, il a probablement profité du plus gros du travail d’animation, bien que semblant lourd a déplacer dans les premières secondes, vous aurez vraiment un sentiment de mobilité. Avec votre objectif d’extraire la colonne vertébrale des commandos, ce dernier profitera de plusieurs features qui permettront de vous glisser dans la peau de cette créature en quête de trophées. Le predkour (course libre dans les arbres), camouflage furtif, canon plasma ou bien encore biomask à vision thermique, nous sentons la puissance de notre pilleur de crâne. Sauf que… il y a comme un cheveu dans la soupe, comme l’impression d’être floué sur la marchandise…
“T’as mal choisi ton jour !”
Une dissonance ludonarrative, est un conflit entre le récit d’un jeu vidéo raconté à travers l’histoire et le récit raconté à travers le gameplay
wikipedia
Maintenant que nous avons établi ici ce qui sera probablement le plus gros problème du jeu, notamment via l’équilibrage des personnages et le matchmaking. En effet, en tant que Predator, vous vous attendez à représenter le chasseur ultime, le fléau agile des militaires… Que nenni, vous avez en face de vous 4 soldats bien armés, qui profitent également de compétences spéciales, l’une d’elles rendant par exemple votre camouflage totalement inutile.
Ajoutez à cela un matchmaking complètement aux fraises, plus de 5 minutes d’attente pour jouer en tant que Predator, pour vous retrouver contre des commandos avec un niveau (et donc des compétences) bien supérieur au votre. La finalité vous fera l’impression d’être la victime de vos proies, donnant parfois des scènes surréalistes où vous prendrez la fuite suite à la masse de dégâts reçus en quelques secondes, avec les commandos préférant vous poursuivre pour vous terminer au lieu de poursuivre leur objectif. De même, en tant que commando, si lors de vos premières sessions, vous ressentirez une forme de crainte au retentissement du cri de votre adversaire, au fur et à mesure de votre progression, cela relèvera plus de la blague, et comprendrez bien vite qu’arroser le Predator à 4 est bien plus efficace que de tenter de fuir.
Conclusion |
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L’expérience proposé par ce Predator Hunting Ground est des plus déconcertante, bien que l’enrobage soit présent, fidèle à son matériel d’origine, bien qu’un peu avare, il dénote au fil de la progression que l’équilibrage offre un retournement de situation, finissant par inverser ce qu’aurait dû proposer l’aventure. Loin d’être totalement mauvais, cette nouvelle itération vidéoludique de ce chasseur venu d’ailleurs ne remplira pas encore toutes les cases afin de rendre la majestuosité que mérite ce monstre sacré du cinéma. |

Les Plus |
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– Une retranscription fidèle – Incarner le Predator – La jungle – Le système d’évolution – La personnalisation |
Les Moins |
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– Le matchmaking – L’équilibrage – La qualité graphique générale – L’IA – Un manque de variété dans les environnements |
Predator : Hunting Grounds